À propos
Esthétique au présent : puissances de l’image mouvante
Notre projet ne vise pas à redéfinir de fond en comble la notion d’esthétique, même en se limitant au cinéma, mais à promouvoir des actions particulières qui auront en commun de s’intéresser à la nature, aux pouvoirs et à la portée de la forme filmique dans son état contemporain. Il s’agit de retrouver l’inspiration esthétique, mais au présent – si l’esthétique est bien cette discipline qui étudie le lien entre la sensibilité formelle et la connaissance du monde.
Le champ de ce projet ne se restreint pas au cinéma dans sa définition traditionnelle, l’accent étant mis, non sur la sociologie des productions, mais sur leur capacité d’invention formelle. Nous partons de l’idée que, si l’image est capable d’exercer sur un sujet humain une action mentale, psychique, elle le doit au travail de transformation qu’elle opère sur les morceaux du monde qu’elle transmet, c’est-à-dire à cela même qui en fait une image produite de main d’homme. Symétriquement, le recueil de la sensation, s’il ne dit rien par lui-même, est le point central de la réflexion sur le processus sémantique, cognitif et expressif que le film contient en germe.
On a fixé a priori trois axes de recherche – qui ne sont pas exclusifs d’approches plus singulières :
- le pixel, c’est-à-dire l’image dans ses éléments constitutifs, matériels et/ou sensibles (sous la forme contemporaine que le terme implique) ;
- le détail, qui met en jeu à la fois l’opération de monstration (y compris redoublée : montrer qu’on montre) et l’opération de signification (y compris en tant qu’énigme), et se trouve ainsi au cœur d’une enquête sur les puissances d’image.
- le présent, question nodale de la réflexion sur des médiums d’images mouvantes (dont temporalisées), dans la mesure même où cette notion est, dans son rapport à celle de temps, à la fois inévitable et impensable.